Le Caillou-qui-Bique
Mais qu'est-ce que c'est que le Caillou-qui-Bique ? Les gens de notre région connaissent très bien cet endroit mais nos amis français ou même belges, plus éloignés doivent se demander de quoi je parle...
Nous sommes partis en balade par un dimanche après-midi du côté de Roisin. Il y a là le site du Caillou-qui-Bique. Une magnifique forêt à parcourir, un chemin bordé de pierres gravées des poèmes de Emile Verhaeren...
Mais commençons plutôt par le début...
En cet endroit, la vallée de la Grande Honnelle se resserre, elle a du se frayer un passage dans des roches dures formant de grands rochers escarpés (qui biquent ou qui font saillie le long du chemin).
La roche du Caillou-qui-Bique est constituée de gros galets cimentés entre eux. C'est ce qu'on appelle un poudingue.
Les galets sont des grès de couleurs variées et des cailloux de quartz blanc amenés par des fleuves et provenant de l'érosion d'un continent situé plus au nord (le continent brabançon), cela il y a près de 400 millions d'années.
Comment le Caillou-qui-Bique s'est formé ? Quelle est son origine ?
Comment se fait-il qu'aujourd'hui les bancs de poudingues (trois au total) se trouvent inclinés vers le sud de 20 à 30 ° ?
Qui les a poussés ?
Voici l'histoire de la région de Roisin sur 400 millions d'années.
---> Il y a 400 millions d'années, une mer qui occupait l'Ardenne s'avance jusque la région de Dour. Il s'y dépose des sables, des boues argileuses, qui deviendront des grès, des schistes (plus exactement appelés aujourd'hui pélites). Le milieu est lagunaire. On a trouvé à Dour dans ces roches des poissons primitifs, les Pterapsis.
---> Il y a 390 millions d'années, la mer hésite, se retire temporairement et au niveau de Roisin, des galets se déposent et donneront le poudingue du Caillou-qui-Bique. La teinte des roches est souvent liée à l'érosion de sols tropicaux qui se développaient sur le continent brabançon.
---> Il y a 380 millions d'années, la mer envahit le pays, le littoral est beaucoup plus au nord, vers le Condroz. Dans la région de Roisin, plus éloignée de la bande côtière, se déposent des boues moins riches en éléments provenant de l'érosion du continent brabançon et contenant des fossiles qui témoignent de la présence d'un milieu marin à cette époque (crinoïdes ou lys de mer...). Ces roches sont visibles dans la vallée de la Honnelle.
---> Il y a 370 millions d'années, la mer qui s'avance sur le socle brabançon usé, pénéplané (presque une plaine) atteint la région de Ronquières. Au large et notamment dans la région de Roisin, dans une mer chaude, tropicale (nous sommes alors sous le tropique car nous sommes sur une plaque continentale qui dérive tel un radeau sur la mer) se développe des récifs de coraux, une barrière récifale qui va donner des calcaires et dont les carrières sont visibles dans la vallée de la Grande Honnelle. Plusieurs dizaines de millions d'années se passent, la Belgique dans sa dérive vers le nord, atteint l'équateur.
---> Il y a 300 millions d'années, de grands bouleversements vont affecter les couches géologiques qui se sont déposées au cours des millions d'années dans une mer dont le fond ne cessait de s'affaisser. Le rapprochement des masses continentales va faire surgir les roches de la terre et conduire à la formation d'une chaîne de montagnes. Les couches géologiques sont déformées, cassées, plissées d'où l'inclinaison des poudingues du Caillou-qui-Bique.
L'Ardenne était une chaîne de montagnes probablement aussi élevée que les Alpes aujourd'hui. Sous l'effet d'une poussée venant du sud, l'Ardenne se décolle et glisse vers le nord. Le plan de glissement est la faille du Midi visible aujourd'hui dans le bois de Colfontaine.
---> Peu à peu le massif ardennais et ces contreforts vont s'user, se pénéplaner et il y a 100 millions d'années, au Crétacé, la mer revient sur la région de Roisin. Il s'y dépose des boues argileuses et calcaires (marnes) qui recouvrent les couches géologiques plus anciennes et que l'on rencontre au sommet du Caillou-qui-Bique et sur les flancs de la vallée sous forme d'argiles calcaires jaunâtres.
---> Aujourd'hui, en parcourant la vallée de la Honnelle, vous découvrirez cette longue histoire inscrite dans les roches que vous observerez du caillou-qui-bique au Pont Rouge.
Désolée, je n'ai qu'un bout de plan et un peu flou mais je vous le montre quand même...
Pas terrible, je sais... Sorry !
Et maintenant les photos prises lors de notre balade...
Tiens, ça fait penser à quelque chose...Mais à quoi exactement ? Les enfants débordent d'imagination, j'ai entendu beaucoup de choses...Et vous, que voyez-vous ?
Le ruisseau Vilette
Il faut bien évidemment regarder où l'on met les pieds.
Gare aux goriiiiii- iiiiilles !!!
Mais qu'est-ce que je raconte, gare aux racineuh !
Puis, rien à faire, il n'a plus plu depuis un long moment (du moins à ce moment-là parce que maintenant on se noie !), et voilà encore de la boue sur la largeur du chemin !
Allez les enfants ! Non on ne saute pas dans la flaque, on fait bien le tour !
Nous en resterons là pour aujourd'hui. La suite donc dans le prochain article...
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